Une mise en bouche pour comprendre le langage clair
On en entend de plus en plus parler. Plongez dans les coulisses du langage clair, sous la direction d’Anne Vervier.
Un constat : peu d’informations sont écrites en langage clair
Prenons l’exemple des mails. Ils ne sont pas faits pour être lus mot à mot. Leur contenu doit être adapté. Les gros pavés de textes doivent être évités.
L’utilisateur doit comprendre en 15 secondes ce dont il s’agit et s’il est concerné : son objet et sa cible doivent être renseignés immédiatement.
Objectifs du langage clair
Un langage est clair si l’utilisateur :
- Trouve facilement ce qu’il cherche,
- Comprend ce qu’il lit dès la première lecture.
Il doit être compréhensible par son public cible. Ainsi, un site de réparation de pièces de vélo utilise le langage et le jargon vélo, - Peut utiliser ce qu’il trouve avec un objectif pratique.
Quelques règles à suivre pour le langage clair
- Structure visuelle du texte : être lisible en diagonale,
- Utiliser les liste à puces, les sous-titres, des phrases courtes,
- S’adresser directement au lecteur,
- Utiliser les règles de base du contenu web : phrases de 12/15 mots, Papier 15/20 mots pas plus.
Quand une phrase dépasse les 20 mots, 80% des lecteurs ne peuvent la retenir
Conseils pratiques
Le frein au langage clair en francophonie est notre littérature.
L’objectif d’un langage clair n’est pas d’être élégant, mais utile.
Il a une obligation d’efficacité. Il doit se limiter à l’essentiel de ce qui est important pour le lecteur. Ainsi le contenu est structuré, selon un ordre logique pour le lecteur.
Le texte n’est pas lu pour la richesse du vocabulaire : préférez utiliser un vocabulaire courant. Un style clair attire l’attention du lecteur et encourage l’action.
Notons que 80% des Français ont confiance en une organisation dont ils comprennent les écrits.
Le langage clair est indispensable pour les textes utilitaires (textes administratifs, juridiques, etc.) qui visent le grand public.
C’est un choix idéologique qui implique le partage de la connaissance et ouvre la porte à la critique.
C’est un choix démocratique qui encourage le destinataire à mieux respecter ses devoirs.
Propos recueillis par Ferréole Lespinasse, lors de l’intervention de Anne Vervier pendant le colloque Kontinuüm sur le pouvoir des mots.
Photo (c)Raphaël de Bengy
Pour aller plus loin, téléchargez la fiche aide mémoire du langage clair sur le site d’Anne Vervier ou préférez vous délecter des échanges d’Anne Vervier et Sonia Milanello, sous la conduite de Muriel Vandermeulen, dans le podcast « Un train peut en cacher un autre ».